Ça y est c’est parti, Eisenia se met au ralenti, on appelle ça la diapause chez le vers de terre et chez quantité d’autres organismes vivants ; c’est un mécanisme d’adaptation à des conditions de vie peu propices, bien approprié à cette satané crise du coronavirus. Chez nous, une partie de l’équipe est partie et nous allons pouvoir mettre ce temps à profit pour faire ce que nous ne pouvons jamais faire correctement : rattraper du retard administratif, un travail monstrueux pour une structure de notre taille, réviser nos supports de comm’, “pimper” et mettre à jour notre site internet, répondre à un énième appel d’offres concernant les biodéchets (que la Métropole, suivant ses habitudes, donnera certainement à une start-up débutante ou à une entreprise parisienne, grenobloise ou brestoise), enquiller des études de l’Ademe ou des articles scientifiques sur les sols, tester des nouveaux logiciels libres et sortir à l’occasion, masqué.e.s et ganté.e.s, pour faire un entretien minimum de certains lombricomposteurs publics…
– Petit message concernant les utilisateurs des lombricomposteurs : il n’y a pas de contre-indications spécifiques (en tout cas, pas différentes des autres poubelles) : lavez-vous les mains avant et après, ou mieux, mettez des gants pour ne pas contaminer les surfaces que vous touchez (couvercles, cadenas) ; portez un masque, s’il y a d’autres personnes devant, patientez à plus d’ 1 m. les uns des autres, préparez votre justificatif de sortie pour ne pas prendre une amende. Quoiqu’il arrive, c’est plutôt bien de continuer à les utiliser, ne serait-ce que pour ne pas engorger les autres poubelles et aussi pour maintenir une population de vers constante. Et pour ceux qui partent à la campagne, mettez vous au compostage de surface, n’encombrez pas les poubelles et les déchetteries avec vos biodéchets ou vos déchets de jardin !
– Enfin, nous avons une énorme pensée pour tous les “invisibles” que nous côtoyons au quotidien, qui vont continuer à travailler dans des conditions plus difficiles que d’habitude, et qui n’ont jusqu’ici pas eu les mêmes hommages (plus que mérités) que le personnel médical : le personnel éducatif, éducs et autres (car oui, les foyers ne ferment pas), les éboueurs (car oui, nous allons continuer à produire trop de déchets) ou encore les gardiens d’immeubles, notamment dans les quartiers un peu “chauds”, où, faut pas rêver, les gamins privés d’écoles, de collèges ou d’activités sportives et culturelles ne vont pas tous rester sagement confinés dans des apparts trop petits ou trop blindés… Nous pensons aussi aux enfants à la rue, aux habitants du collège Maurice Sève qui vont se retrouver isolés, aux familles qui vivent sur le parking des Chartreux,…
Bon courage à tous, restez en vie, on se retrouve dans quelques temps et on commence dès maintenant à construire un monde plus juste, plus écologique et plus solidaire.
Bonne Diapause !