Les marchés alimentaires, qu’ils existent au sein de petits villages, de lieux touristiques, de quartiers populaires ou en centre-ville des grandes métropoles, sont des lieux fantastiques qui devraient quasiment être déclarés d’utilité publique. Ce sont des lieux d’approvisionnement et de sociabilisation qui s’adressent aussi bien aux gens en recherche de produits de qualité et de producteurs locaux qu’à ceux qui doivent nourrir leurs familles avec des budgets serrés. On l’oublie souvent, mais c’est aussi le meilleur endroit où se fournir en produits « vrac », avec moins de suremballage créé pour et par la grande distribution ou la livraison à domicile.
Pour autant, les fins de marchés sont très souvent synonymes de piles de déchets gérées par défaut par les collectivités. Parmi ces déchets, les biodéchets en représentent une part très importante (en poids plus qu’en volume). Si le glanage de fruits et légumes encore comestibles permet de réduire le poids de ces biodéchets, une grande partie de ceux-ci finissent encore à l’incinérateur ou en décharge. La loi AGEC, imposant le tri à la source des biodéchets ne va pas épargner les marchés forains, producteurs de grandes quantités de biodéchets.
Eisenia travaille sur le sujet depuis quelques années, ayant réalisé depuis 2017 des tests et des pesées sur plusieurs marchés de la métropole de Lyon.
Les biodéchets des marchés étant exclusivement d’origine végétale (à l’exception de déchets de boucherie qui ne peuvent être traités tels quels pour des questions réglementaires), le lombricompostage est donc une solution totalement adaptée pour valoriser ces biodéchets. Mieux encore : sur des marchés de taille raisonnable (générant moins de 10 tonnes de biodéchets par an), il est même possible de lombricomposter ces déchets sur site, sans aucun transport, pour un impact environnemental lié au traitement réduit au minimum. Ça ne vous suffit pas ? La gestion des biodéchets en fin de marché peut créer des emplois ultra-locaux (et non délocalisables), éventuellement adapté à l’insertion ou comme job étudiant et favoriser le glanage et la récupération de la fraction encore consommable.
Lombricompostage, alimentation, lien social, gestion de déchets, création d’emplois locaux,… Pas étonnant que les marchés alimentaires deviennent l’un de nos terrain de jeu favori…
Nous avons pu profiter des projets « quartiers fertiles » (appel à projet national piloté par l’ANRU promouvant le développement de l’agriculture urbaine dans les quartiers en renouvellement urbain) pour lancer cette thématique sur les marchés de Mermoz – Lyon 8ème, Givors et Rillieux-la-Pape. Ces projets font aussi partie des actions auscultées sous toutes les coutures dans le cadre des expérimentations menées via le projet VALOR.
(4 à 6 t. de biodéchets / an) depuis 2020
Construction d’un lombricomposteur en chantier jeune / ramassage des biodéchets par l’équipe fixe d’Eisenia – Givors / lien avec des associations pour récupérer les grosses quantités d’invendus.
(6 à 8 t. de biodéchets par an) depuis 2022
Construction d’un lombricomposteur en chantier jeune / ramassage des biodéchets par une équipe composée d’habitants du quartier et de jeunes du centre social de Mermoz.
(20 à 30 t. de biodéchets par an)
depuis 2022
Ramassage des biodéchets par l’équipe fixe d’Eisenia – Givors / lien avec des associations pour récupérer les grosses quantités d’invendus / traitement par lombricompostage en andain aux serres municipales.