Lombricompostage, gestion de déchets, écologie concrête sur la région lyonnaise

MISE A JOUR 18/10/2023:

Vincent a magnifiquement défendu sa thèse et a été félicité par l’ensemble du jury. Comme nous l’avions annoncé, nous faisons le choix de la publier en accès libre (avec obligation de citation), afin de faire profiter à tous des avancées réalisées et de faire progresser la connaissance sur le sujet du vermicompostage. Vous pouvez donc vous lancer dans la lecture de celle-ci via ce lien: 

https://www.theses.fr/2023AGPT0005

Si les travaux de Vincent ne sont qu’un point de départ, et qu’il reste beaucoup à comprendre des interactions entre le sol, les vers de terre et les biodéchets urbains, nous pouvons d’or et déjà affirmer, au vu des résultats obtenus et de la revue de littérature mondiale existante sur le sujet compilé au début de la thèse, que le vermicompostage est bel et bien une méthode de valorisation des biodéchets viable, sécurisée, peu émissive en GES et au potentiel de développement très important.

Bonne lecture

 

Plus de 3 ans après le démarrage du travail doctoral de Vincent DUCASSE intitulé “Valorisation des biodéchets urbains par vermicompostage sur des sols conduits en Agriculture Biologique : une pratique agroécologique pour préserver la biodiversité des sols ? », et presque 10 ans après ses premiers pas dans notre association (Vincent a été notre premier volontaire en service civique en 2014 !), on est extrêmement fier·e·s d’annoncer sa soutenance de thèse. Ça se passe à l’ISARA (23, rue Jean Baldassini, Lyon 7ème) le lundi 19 juin à 14h.

Pour reprendre le pourquoi du comment, il faut peut-être revenir aux origines de l’association… Quand nous nous décidons à monter celle-ci, il y a plus de 10 ans, le vermicompostage était très mal connu en France, si ce n’est sa version mini, les fameux lombricomposteurs d’appartements, et quelques fermes lombricoles, pour certaines rescapées des années 80, éparpillées dans l’hexagone. On en a cherché des ressources et des publications à l’époque, et il a fallu aller (virtuellement ;-)) loin (Canada, Afrique du Sud, Cuba, Inde) pour trouver quelques infos sur le sujet… D’où la volonté que nous avons toujours eu d’expérimenter, de créer nos ressources, nos documents, nos modes d’emplois, nos façons de faire. Vincent a de son côté poursuivi ses études, rencontré des acteurs issus de la recherche et acquis une rigueur scientifique qui nous a manqué au début, de quoi pouvoir analyser, vérifier et décrire ce que nous avions testé de manière empirique jusqu’ici, mais aussi pour pouvoir aller chercher dans la bibliographie scientifique mondiale ce qui existe et mettre ça en perspective avec nos expériences. Jusqu’à ce fameux travail doctoral dans lequel Vincent s’est engagé, (très bien) accompagné par Joséphine Peigné (ISARA, qui travaille entre autre sur la fertilité des sols en grandes culture et les systèmes d’Agriculture Biologique) et Yvan Capowiez (INRAE d’Avignon, chercheur en écologie des sols, spécialiste du comportement des vers de terre). Il y a passé quelques milliers d’heures, entre comptage de collemboles, jeté de compost à la volée, lecture frénétique d’articles scientifiques et observation de digestat de méthanisation au microscope, pour pondre ces 300 pages qui, on l’espère, convaincront un jury ma foi bien pointu sur le(s) sujet(s). (*)

Le travail de Vincent est plus que nécessaire, au moment où la baisse de fertilité des sols représente une menace pour l’humanité, au moment charnière où la loi va imposer à tous les producteurs de biodéchets de valoriser ceux-ci et d’organiser le retour à la terre de ces matières organiques. Si le compostage industriel et la méthanisation semblent les solutions les plus évidentes pour bon nombre de collectivités, le vermicompostage représente une solution alternative, décentralisée, low-tech et au potentiel environnemental très intéressant (tant au niveau du processus lui-même que de l’organisation qui l’entoure). Et ce n’est plus que nous qui le disons ! C’est cet ensemble de choses que nous étudions d’ailleurs avec d’autres acteurs (INRAE et ISARA, mais aussi EVS / INSA / Lyon 3) dans le cadre du projet VALOR, financé par l’ADEME.

La thèse de Vincent commence par un état de l’art et un résumé de la littérature scientifique mondiale sur le sujet, puis un descriptif de ses hypothèses et de son travail de recherche (terrain et labo), les résultats obtenus et enfin une réflexion plus large sur les intérêts et les applications potentielles du vermicompostage. Si sa thèse est validée, nous la publierons très certainement en libre-accès, pour que ces travaux puissent être diffusés et participent à la révolution agricole et écologique en cours.

Bref, tout ça pour vous dire de venir : ça devrait être sacrement bien pour toute personne qui s’intéresse à la vie des sols et à l’agro-écologie, donc viens (en nous prévenant éventuellement) !

(*) jury : Safya Manasseri-Aubry (enseignante-chercheuse, Institut agro Rennes-Angers) / Eric Blanchart (directeur de recherche, IRD) / Marie-France Dignac (directrice de recherche, INRAE) / Claire Marsen (enseignante-chercheuse, Agro Montpellier) / Sabine Houot (directrice de recherche, INRAE) + invités: Fabienne Muller (ADEME) / Pierre Ulrich (Eisenia)

3 réponses

  1. Bravo et merci pour le courage et l’abnégation (presque) nécessaire pour étudier et porter des démarches originales et à contre courant des doxas en matière d’écologie, bonne chance pour la soutenance,

  2. Mec tu gère de ouf trop fier de toi, tu en a chier certain week-end et ça en valait la peine maintenant y’a intérêt d’être là pour la ride

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